jeudi 5 juin 2014

La maison de Jean Pierre Raynaud

J'ai toujours été impressionnée par " La maison de jean Pierre Raynaud".
Tout d'abord, le fait de transformer sa propre maison en oeuvre d'art est tout à fait surprenant. La recouvrir entièrement de ces carreaux de céramique blancs de 15x15cm, avec les joints noirs, est une démarche qui ne peut qu'interroger. Pourquoi ôter à sa propre habitation toute trace de vie? Toute trace personnelle, pour en arriver à cet univers aseptisé, d'une pureté très froide?
Une fois cette tâche terminée, Jean pierre Raynaud va jusqu'au bout de sa démarche artistique et détruit cette maison. Il exposera les gravats répartis dans 1000 urnes au Musée d'art contemporain de Bordeaux.
On ne peut qu'être admiratif devant un artiste qui va ainsi jusqu'au bout de sa démarche artistique.

 







                             




 « En 23 ans, la maison a connu cinq stades successifs. Et je tenais beaucoup à en assurer moi-même les métamorphoses. Quand j'ai pris conscience, en 1988, qu'elle était réellement terminée, cela a été un choc terrible, comme l'aboutissement d'une recherche, la fin d'une vie. Je n'ai pas voulu accepter que ma relation avec elle prenne fin, aussi, durant quatre ans, j'ai réfléchi sur le sens de cette " oeuvre " qui m'échouait comme si je devais en être le gardien jusqu'à ma mort. J'ai réalisé qu'étant unique elle méritait plus d'audace et d'égard que cette architecture parfaite, figée qu'elle était devenue - ce qui est le propre des objets d'art -, il me fallait lui faire subir un sort exceptionnel, digne d'elle. Je décidai de la métamorphoser, de l'emporter ailleurs, de lui faire vivre une expérience absolue. Pour cela, elle devait se soumettre à une ultime transformation : la démolition ». Jean-Pierre Raynaud, 1993.


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